Benjamin Sabatier

Qu’il taille des crayons pendant 35 heures, crée la structure de production des kits IBK, s’empare de l’histoire ouvrière et militante de la ville de Besançon, réévalue les utopies de l’architecture moderne ou déploie un ensemble d’œuvres sculpturales marqué par une esthétique de chantier, Benjamin Sabatier interroge de manière récurrente le concept de travail, qui fonctionne comme un étalon dans une démarche qui cherche avant tout à inscrire l’art dans un contexte socio-économique plus large.

Son vocabulaire artistique se compose de matériaux bruts et accessibles – brique, béton, outils de bricolage, carton, ruban adhésif, etc. – qu’il manipule selon des procédés de fabrication lisibles, éliminant toute référence au geste héroïque du sculpteur au profit d’une certaine littéralité qui révèle au premier coup d’œil le fonctionnement de l’œuvre. Cette « fulgurance », pourtant polysémique, la rend facilement reproductible.