Entretien avec Léo Poulet, Jomi Bello et Philipp Preysing
Wonders Around the World est une organisation internationale à but non lucratif qui construit des skateparks dans les pays en développement du monde entier. Forte d'une vingtaine de projets menés par des bénévoles – notamment au Bangladesh, en Équateur, en Jordanie et au Mexique – elle impulse le changement au sein de communautés défavorisées et amplifie l'impact positif du skateboard. WAW célèbre aujourd'hui son plus grand succès : la construction coup sur coup de deux nouveaux skateparks en Afrique de l'Ouest. THE SKATEROOM est fier d'avoir soutenu financièrement ces projets, poursuivant ainsi son partenariat de longue date avec Wonders Around the World et son directeur général, Léo Poulet.
Premier exemple : le Togo, petit pays et sa capitale côtière, Lomé. La communauté locale de skate, en pleine expansion, souffrait d’un manque criant d’infrastructures, obligeant les skateurs à s’organiser seuls, à errer entre les différents lieux de la ville et à affronter interdictions et rejets. Après avoir consulté la communauté locale, Philipp Preysing, en collaboration avec des skateurs de Skate Union Togo, a pris conscience de l’urgence de créer un espace dédié et ouvert à tous, où les jeunes pourraient se retrouver et apprendre en toute sécurité auprès des nouvelles générations. En février, le tout nouveau skatepark a ouvert ses portes, devenant ainsi le premier espace de loisirs et centre culturel gratuit du Togo.

De Lomé, nous prenons le bus pour un trajet de six heures jusqu'à Lagos, la capitale trépidante du Nigeria. Ici, la communauté skate connaît une croissance exponentielle, sous l'impulsion de Jomi Bello, fondateur de Waffles and Cream (waf.). waf. , pour faire court, est une marque de skate, un mouvement et une fenêtre ouverte sur le monde pour celles et ceux qui se sentent prisonniers des parcours professionnels traditionnels, des sports conventionnels et des attentes de leur génération. Bello a imaginé un écosystème où skate, art et commerce s'entremêlent, répondant de manière créative aux besoins de la communauté et représentant la culture nigériane. Le premier skatepark local, récemment inauguré, est une nouvelle illustration de cette vision. Construit sous une canopée d'arbres, sur le site d'une ancienne prison coloniale, ce bâtiment réécrit l'histoire, honore le passé et ouvre la voie à un avenir meilleur.
Trois univers se rencontrent dans cette conversation exclusive avec THE SKATEROOM.
Pour commencer, Léo, pourriez-vous nous parler un peu de Wonders Around The World, l'organisme qui coordonne ces deux projets ?
Léo Poulet : Notre objectif principal est de construire des skateparks dans les pays qui en sont dépourvus, afin de permettre aux enfants qui n'en ont pas l'opportunité de pratiquer ce sport. Nous existons depuis cinq ans et avons réalisé une vingtaine de projets dans des pays en développement.
Comment avez-vous identifié Lagos et Lomé comme vos deux prochaines destinations ?
Léo : Pour ce qui est de Lomé, j'ai reçu un courriel directement de Philipp (Preysing) qui me demandait comment on pourrait construire un skatepark ensemble. C'était il y a environ deux ans et depuis, on est restés en contact régulièrement. C'est un excellent exemple de la façon de mener à bien un projet comme celui-ci. Il faut dialoguer sans cesse, poser des questions et parvenir ensemble à des conclusions.
Jomi (Bello) m'a été présenté par un ami qui nous a fait découvrir ce projet à Lagos. Il avait un dossier sur son ordinateur avec des photos et des vidéos du terrain ; il avait déjà réalisé un petit projet lui-même sur une île près de Lagos et il nous a montré toutes ces images et les plans qu'il avait créés. Jomi et l'architecte ont déjà accompli 50 % du travail, en termes de conception et de recherche de sponsors. Nous avons donc décidé de nous lancer.
Jomi, tu es le fondateur de Waffles and Cream (waf.), une marque de skate qui façonne la culture créative au Nigéria. Et maintenant, tu as construit un skatepark. Quel parcours !
Jomi Bello : L'idée du skatepark était liée à la façon dont j'ai lancé la marque, il y a environ seize ans. Tout a commencé avec moi. Quand on est adolescent, on peut se demander si on n'a pas un problème si on n'aime pas le foot. En Afrique de l'Ouest, c'est presque un sacrilège pour un jeune homme de ne pas aimer le foot. Moi, je n'aimais pas ça. Alors… vous savez, quand vos parents vous font essayer plein de choses pour voir ce qui vous plaît le plus ? Ma mère, elle, m'a juste mis un skateboard à la figure.
À l'époque, l'accès à internet était très limité au Nigéria, donc je ne savais pas du tout ce qu'était un skateboard. Puis, à seize ans, j'ai déménagé à Leeds et, pendant ma récréation, je suis tombé par hasard sur un skatepark. J'étais tellement fasciné que j'y suis resté toute la journée et j'ai commencé à me faire des amis. J'étais le seul Noir. Pendant les deux premières semaines, je n'ai fait que regarder et traîner avec les skateurs. Je me suis dit : « Je ne peux pas être le seul au Nigéria à vivre ça. » Mes résultats scolaires n'étaient pas brillants, alors j'avais besoin de trouver une passion. Je suis rentré au Nigéria et, depuis, je rencontre plein d'artistes et de skateurs. J'allais chercher des gens à la sortie de l'école pour les emmener skater. Ici, tout le monde veut que tu fasses des métiers stables comme avocat, médecin, ingénieur… et moi, j'essayais de promouvoir le skateboard.

Comment ça s'est passé ?
Jomi : Ce qui m'a le plus chanceux, c'est d'avoir pu organiser de nombreux événements : expositions, projections, yoga (pour tous les patineurs souffrants). Le milieu de la mode local nous a aussi beaucoup appréciés, car c'était la première fois qu'il voyait quelque chose qui reflétait la culture nigériane. En créant nos vêtements, nous voulions aussi nous représenter. Nous considérons le patinage comme un sport occidental, mais comment le percevons-nous ?
En Afrique, on ne célèbre pas vraiment les pros car le skateboard est encore à ses débuts. Mais il y a des figures emblématiques de la communauté qui sont vraiment douées. Le niveau est différent. Nous maîtrisons notre propre histoire. Nous avons identifié les personnes clés et maintenant, elles pratiquent le skate et contribuent à la culture à travers différents médias. Comme j'étais nulle à l'école, je me suis intéressée aux carrières possibles autour du skateboard. On peut contribuer à la culture skate sans avoir besoin d'un emploi classique pour en vivre. On peut tout faire : photographe, styliste, animateur d'activités extrascolaires… Je veux créer tout un écosystème pour que la jeune fille de seize ans que j'étais n'ait plus à subir l'angoisse de… Que faire de ma vie ? Je suis coincé entre deux emplois liés à la construction nationale. Cette génération est révolue.
L'objectif a-t-il toujours été de construire un skatepark ?
Jomi : Le skatepark était en réalité le point de départ de mon rêve. À l'époque, je n'imaginais pas tout l'écosystème qui allait se développer. Je voulais juste un skatepark. Mais faute de skatepark, de financement et de terrain, j'ai dû tout développer moi-même pour y arriver, au lieu d'attendre que d'autres fassent quelque chose. Je pense que l'ajout du skatepark aura un impact considérable sur toute notre communauté en créant un tout nouveau système économique : un système de compétition, un lieu de rencontre… J'ai vraiment hâte de voir ce que cela va engendrer.
Votre expérience au Togo a-t-elle été similaire, Philipp ?
Philipp Preysing : C'est très proche de ce que Jomi était en train de dessiner. La communauté skate est très jeune ; le premier skateboard est arrivé au Togo il y a probablement moins de dix ans. Comme toujours, le skate révèle le meilleur de chacun, obligeant à relever ce défi physique hors du commun, à la fois personnel et collectif. C'est ainsi que les skateurs locaux ont formé une communauté : Skate Union Togo. Chacun contribue, sans restriction : photographie, vidéo, musique, création de vêtements. Beaucoup aiment aussi enseigner le skate aux plus jeunes passionnés.
J'adore la façon dont Jomi l'a exprimé : le skatepark est un rêve partagé et, même si nous n'avons pas pu le réaliser au début à cause du Covid et du manque de moyens, nous nous sommes organisés autrement. Nous avons appris aux enfants à faire du skate, lancé des ateliers et des projets artistiques, et créé un lieu que nous considérions comme notre chez-nous. Chacun a progressé et maintenant, il semble que tout se concrétise dans ce skatepark.
Dans le cadre de la préparation de ce projet, vous avez beaucoup dialogué avec la communauté locale. Qu'avez-vous appris de ces échanges et quel impact cela a-t-il eu sur la conception et les plans du parc ?
Philippe : Les skateurs devaient constamment se déplacer et n'avaient pas d'espace dédié. D'un côté, il y avait des patineurs à roulettes, de l'autre, un salon professionnel ; il fallait donc les déplacer sans cesse. Pour les skateurs, ce n'est pas un problème majeur en soi, mais comme ils étaient suivis par un groupe d'enfants désireux d'apprendre, nous avons compris qu'il nous fallait un lieu vraiment dédié à ces activités et adapté aux enfants. Une fois ce point éclairci, nous avons pu nous atteler à la conception : Léo et Wade Trevean ont fait un travail formidable. Nous ne disposions que d'un terrain à la forme très atypique pour le skatepark. Ce n'était pas des plus pratiques, mais ils ont réussi à l'aménager de façon fantastique. Habitués à des environnements plats, les skateurs aspiraient avant tout à des pentes et à un parcours fluide. WAW a parfaitement intégré ce besoin.

Qu'en a-t-il été pour la conception du skatepark de Lagos ?
Jomi : Le terrain est un endroit fascinant. Il s'agissait autrefois de la prison de Sa Majesté au Nigéria, durant la période coloniale. C'est à l'endroit même où nous avons construit le skatepark que les prisonniers ont manifesté pour protester contre les mauvais traitements qu'ils subissaient. Ils ont démoli les murs et il a fallu importer des briques d'Angleterre pour les reconstruire. Aujourd'hui, la végétation a envahi les abords du mur, nous empêchant de construire contre celui-ci. Nous avons donc dû ériger des murs de soutènement en béton tout autour. L'espace était vétuste, mais nous sommes désormais parmi les acteurs clés de sa réhabilitation. C'est également là que les prisonniers prenaient leurs douches, et des traces subsistent au sol. Lors de la conception du skatepark, l'un de nos objectifs était d'intégrer des éléments de cette histoire au parc. Illustrations, quelques sculptures, la recherche des marques des anciennes douches… autant d'éléments historiques intéressants qui constituent un aspect majeur du projet. De plus, le skatepark est niché sous une canopée d'arbres, ce qui est très appréciable car Lagos est une ville très chaude et les arbres offrent une protection bienvenue contre le soleil direct. C'est comme patiner dans une oasis en pleine forêt.
J'aimerais aborder la question de l'inclusion et de la participation. waf. milite depuis longtemps pour l'inclusion des skateuses, des jeunes et des personnes issues de milieux socio-économiques variés. Comment faites-vous pour que le skatepark soit un lieu ouvert à tous ?
Jomi : Quand j'ai commencé le skate à Leeds, il y avait différents programmes : soirées à thème, créneaux horaires, groupes d'âge différents, etc. À l'époque, je ne comprenais pas pourquoi les filles avaient une soirée « Soirée Patinage Filles » et pas les garçons. En discutant avec les filles, j'ai réalisé que patiner avec des garçons pouvait être un peu brutal. C'est pourquoi je souhaite lancer une initiative « Soirée Patinage Filles ». Le skate a vraiment changé ma vie et je crois qu'il a le pouvoir de changer celle des autres, quels que soient leur sexe, leur handicap ou leur milieu socio-économique. La résilience qu'il développe m'a été utile dans tous les aspects de ma vie, même dans le monde professionnel. Ce n'est pas tant une question de figures que d'état d'esprit : ne jamais abandonner et savoir que l'on peut compter sur sa communauté. Je veux que tout le monde puisse participer.

Philipp, quelle est ta vision pour le skatepark du Togo en termes d'inclusion ?
Philippe : Nous lançons une école de skate qui prend forme très rapidement. Un programme est en cours d'élaboration pour toute l'année, avec notamment des journées de skate pour les femmes et des stages de skate pendant les vacances scolaires. En collaboration avec une ONG axée sur le basketball, nous organiserons un échange où basketteurs pourront skater et skateurs jouer au basketball. Le Togo est un petit pays, et son skatepark est le seul lieu dédié aux jeunes enfants, ce qui représente un atout majeur pour les organisations de jeunesse locales. L'objectif principal est de promouvoir le skate auprès des enfants, des jeunes et des filles.
Disposez-vous en permanence d'une équipe de bénévoles ou d'employés sur le terrain pour gérer les skateparks et maintenir leur bon fonctionnement ?
Philippe : Nous collaborons avec le Ministère des Sports car il s'agit de leur terrain et nous nous engageons à le gérer, à le maintenir actif et à garantir son accès gratuit. C'est un élément essentiel qui n'existe nulle part ailleurs au Togo. Ici, tout est payant : aires de jeux, terrains de sport… À l'exception de la plage, l'accès est entièrement gratuit. Le skatepark est la première infrastructure construite de manière professionnelle et entièrement gratuite. C'est pourquoi nous souhaitons que Skate Union Togo s'implique autant et joue pleinement son rôle : garantir l'accessibilité à tous et la mise à disposition de matériel pour tous les utilisateurs. Une formidable équipe de bénévoles d'une vingtaine d'années encadre le skatepark et organise les activités l'après-midi, après 16h, lorsque les températures sont plus clémentes.
Jomi : Nous sommes en train de créer une ONG, mais je crois aussi au commerce. Je ne crois pas qu'il faille trop solliciter d'aide. Je crois qu'il est important d'en demander au début, mais à mesure que l'on grandit, l'essentiel est de trouver un écosystème et une structure qui nous conviennent. Même si nous ne visons pas le profit, je suis convaincu que les gens devraient être rémunérés pour leur travail. Nous cherchons donc à obtenir des parrainages, de la publicité et à participer à des compétitions dans ce secteur. Mon objectif est que nous devenions autonomes financièrement afin de pouvoir construire d'autres skateparks en fonction de la valeur ajoutée que nous aurons apportée à notre ville.
Notre objectif final est de créer un système éducatif. En grandissant ici, et c'est le cas dans la majeure partie de l'Afrique de l'Ouest, certains sports proposés ne m'attiraient pas vraiment. Le basket, le football, le tennis de table… tous ces sports sont intégrés au système scolaire. J'ai remarqué que certaines écoles scandinaves ont commencé à inclure le skateboard dans leurs programmes. C'est un sport qui me passionne également. Je souhaite que le skateboard soit considéré comme un sport à part entière, au même titre que le football – non pas en termes de popularité – mais en tant que discipline éducative et reconnue dans le système scolaire.
Philippe : Nous avons de la chance à cet égard car Lomé est une petite ville. Les cinq écoles de la région se bousculent pour que leurs cours passent par le parc, afin de permettre aux élèves de pratiquer le skateboard une heure par semaine.
Maintenant que les constructions sont terminées, quelle est l'ambiance au sein de la communauté locale ? Y a-t-il de l'enthousiasme ou une certaine hésitation, peut-être de la part de ceux qui ne connaissent pas ce sport ?
Philippe : Le ministère des Sports est très enthousiaste et mobilisé. Il y a deux ans, le skateboard leur paraissait aussi étrange qu'une pierre venue de Mars. Quand je le leur ai montré pour la première fois, ils n'avaient aucune idée de ce que je faisais, mais quand nous avons établi qu'il s'agissait d'une discipline olympique et que j'ai présenté un projet, cela a suscité un vif intérêt. Les associations de jeunesse et les écoles sont également très enthousiastes. Le skatepark attire beaucoup l'attention depuis son ouverture. C'est un lieu sûr et amusant pour tous.
Jomi : Nous sommes vraiment ravis, la communauté locale l'est aussi. Cela fait deux ans que nous parlons de ce projet, et nous avons déjà essayé de lever des fonds à trois reprises. Je crois que les gens étaient enthousiastes, mais c'est presque comme s'ils n'y croyaient plus, tellement l'attente est longue. C'est incroyable. Je n'aurais jamais imaginé qu'une idée que j'avais à seize ans puisse un jour se concrétiser.

Tout ça grâce à ta mère qui t'a offert un skateboard. La boucle est bouclée.
Jomi : Tout ça, c'est grâce à elle. Je trouve ça vraiment drôle. Elle est passée de… Concentre-toi sur tes études, arrête de faire autant de skate. Ils étaient tellement enthousiastes et me montraient plein de choses sur le skate tous les jours. C'est génial. Dieu merci pour le skate, parce que je ne sais vraiment pas ce que je ferais autrement.
Philippe : Tu vois, j'ai arrêté le skate il y a 30 ans, puis je suis venu au Togo et j'ai vu des gens en faire. J'ai vraiment eu envie de réessayer. Alors j'ai acheté un skateboard et j'ai rejoint un groupe.
Jomi : Philipp, on patine toujours, mais différemment. Je dis toujours que je patine tous les jours. Même si je ne patine plus physiquement, je garde cet état d'esprit.
Philippe : C'est vrai. On ne s'arrête jamais vraiment.
Il s'agit donc aussi d'un parcours personnel pour vous deux avec ces projets...
Philippe : Absolument. Beaucoup de blessures, mais surtout, c'est vraiment exceptionnel de voir à quel point ce sport est fédérateur.
Léo, ayant organisé tant de constructions de skateparks par le passé, pourrais-tu nous parler un peu de ce qui rend ce projet si particulier ?
Léo : C'est la première fois que Merveilles Nous avons mené deux projets coup sur coup. Deux projets d'affilée, en deux mois et demi, avec une équipe de dix à quinze personnes. Nous voyagions en bus d'un projet à l'autre – heureusement, il n'y a que six heures de route entre Lomé et Lagos. Nous avons décidé que réaliser ces deux projets consécutivement serait plus rentable et nous permettrait de faire de belles économies. C'était aussi plus écologique, car nous réduisions le nombre de vols.
Pour nous, construire pendant deux mois et demi a été un défi de taille, car nous n'avions jamais fait cela auparavant. Cela a nécessité une préparation considérable. Notre organisation repose entièrement sur le bénévolat, ce qui peut parfois engendrer des difficultés, notamment au niveau des vols et des tâches administratives. C'était la première fois que nous avions suffisamment de temps pour tout préparer à l'avance. Nous avons pris en charge tous les frais de voyage et d'assurance des bénévoles et obtenu 45 visas au total, car nous devions nous rendre au Togo, traverser le Bénin et enfin arriver au Nigéria. Grâce aux dons de THE SKATEROOM et d'autres donateurs, nous avons pu optimiser au maximum ce processus.

Pour conclure, quels sont vos espoirs pour cette première année des skateparks ?
Léo : Récemment, nous avons rencontré un petit problème au Ghana avec un skatepark que nous venions de construire. Il doit fermer pour reconstruction après un an d'utilisation. C'est une situation qui m'inquiète beaucoup. Je sais qu'en Afrique de l'Ouest, les choses peuvent changer très vite et que nous n'avons pas toujours la mainmise sur la situation. Mais je suis convaincu qu'avec Jomi, Philipp et les associations que nous avons, nous pouvons rendre ces skateparks durables et pérennes. Pour moi, le plus important est de veiller à ce qu'ils restent ouverts et gratuits pour tous.
Jomi : J'ai travaillé avec Léo tous les jours, avançant pas à pas, brique par brique, jusqu'à présent. J'ai mis en pause tous mes autres projets pour me concentrer pleinement sur celui-ci. On n'a qu'une chance et on ne peut pas se permettre de la rater.
Philippe : Je suis entièrement d'accord. On avait un groupe WhatsApp qui s'enflammait sans arrêt. Toute l'équipe travaillait d'arrache-pied pour que le projet démarre. Le voir terminé, c'est un rêve devenu réalité. Le concrétiser, le rendre tangible, c'était notre objectif. Maintenant que c'est fait, on peut parler du reste. L'avenir s'annonce radieux maintenant que le béton est sec.
Jomi : L'avenir, c'est maintenant, maintenant que le béton est sec … J'aime ça.

